Paris Peace Accords 23 Oct. 1991

Tuesday, April 15, 2014

La révolte populaire menace le pouvoir cambodgien

Près de trente ans de règne pour le premier ministre Hun Sen

La révolte populaire menace le pouvoir cambodgien

Après la violente répression de janvier dernier, les ouvriers du textile et leurs syndicats cherchent un nouveau souffle afin d’obtenir une augmentation du salaire minimum. Quant au parti de l’opposition qui hier les soutenait, il semble désormais plus préoccupé par ses tractations électorales avec le pouvoir que par les revendications sociales.
par Philippe Revelli, / Le Monde diplomatique | avril 2014
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Les travailleurs du textile en grève affrontent la police sur le boulevard Veng Sreng, 2014
Phnom Penh, 3 janvier 2014. Le jour se lève sur le boulevard Veng Sreng, transformé en champ de bataille. Les travailleurs en grève des entreprises de confection, nombreuses dans le quartier, ont érigé des barricades et harcèlent la police. Jets de pierres, cocktails Molotov. Plusieurs centaines de policiers lourdement armés ripostent par des coups de matraque, des grenades lacrymogènes et des rafales d’AK-47. Ces heurts interviennent alors que la grève, lancée le 24 décembre à l’appel des six principales centrales syndicales du pays pour obtenir un doublement du salaire minimum — de 80 à 160 dollars (50 à 100 euros) par mois —, paralyse la quasi-totalité des entreprises.

Les grèves se multiplient
depuis décembre


La veille, la brigade 911, une unité parachutiste d’élite, a brutalement réprimé les grévistes de l’entreprise Yakjin. Les échauffourées se sont poursuivies toute la nuit et jusqu’en début d’après-midi. Bilan : cinq morts, une quarantaine de blessés graves, vingt-trois grévistes et dirigeants du mouvement associatif arrêtés et sévèrement tabassés. Le lendemain, alors que des automitrailleuses de l’armée patrouillent sur le boulevard Veng Sreng, une horde de policiers et de nervis en civil investissent le parc de la Démocratie (Freedom Park), un espace en plein cœur de la capitale dont le parti d’opposition a fait son camp de base depuis plusieurs mois. Après avoir brutalement chassé les militants, les bonzes et les journalistes qui s’y trouvaient, les gros bras du pouvoir saccagent tribune, tentes, latrines, et détruisent même un autel bouddhiste. Le gouvernement annonce l’interdiction des manifestations et des rassemblements pour une durée indéterminée.
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La police antiémeute charge les manifestants, 2014
























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