Près de trente ans de règne pour le premier ministre Hun Sen
La révolte populaire menace le pouvoir cambodgien
Après la violente
répression de janvier dernier, les ouvriers du textile et leurs
syndicats cherchent un nouveau souffle afin d’obtenir une augmentation
du salaire minimum. Quant au parti de l’opposition qui hier les
soutenait, il semble désormais plus préoccupé par ses tractations
électorales avec le pouvoir que par les revendications sociales.
par Philippe Revelli,
/ Le Monde diplomatique | avril 2014
Les grèves se multiplient
depuis décembre
La veille, la brigade 911, une unité parachutiste d’élite, a brutalement réprimé les grévistes de l’entreprise Yakjin. Les échauffourées se sont poursuivies toute la nuit et jusqu’en début d’après-midi. Bilan : cinq morts, une quarantaine de blessés graves, vingt-trois grévistes et dirigeants du mouvement associatif arrêtés et sévèrement tabassés. Le lendemain, alors que des automitrailleuses de l’armée patrouillent sur le boulevard Veng Sreng, une horde de policiers et de nervis en civil investissent le parc de la Démocratie (Freedom Park), un espace en plein cœur de la capitale dont le parti d’opposition a fait son camp de base depuis plusieurs mois. Après avoir brutalement chassé les militants, les bonzes et les journalistes qui s’y trouvaient, les gros bras du pouvoir saccagent tribune, tentes, latrines, et détruisent même un autel bouddhiste. Le gouvernement annonce l’interdiction des manifestations et des rassemblements pour une durée indéterminée.
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